
Nouvelle histoire de la Corée - Comment la "vague coréenne" a conquis le monde
Depuis trente ans, la culture coréenne déferle sur le monde. Portée d'abord par un flot de séries télévisées, un cinéma dynamique et novateur et les groupes de K-pop – la fameuse pop coréenne – , cette vague s'est progressivement élargie aux jeux vidéo, aux produits cosmétiques – la K beauty –, à la K fashion, à la K- food, au sport, au design et même à la littérature, la romancière Han Gang ayant reçu le prix Nobel en 2024.
Ce succès culturel sans précédent par sa rapidité et son ampleur représente d'abord une revanche sur le sort. Ruinée et amputée du Nord par la guerre de Corée (1950 – 1953) le Sud a tout misé sur son redressement économique. Gagé sur les exportations technologiques, ce " miracle économique " se double aujourd'hui d'un " miracle culturel ", le succès de la série Squid game, du film Parasite (primé à Cannes et aux oscars), ou du boy band BTS prolongeant celui des automobiles Hyundai, des téléviseurs LG et des smartphone Samsung.
Le pays a adopté les méthodes de production, de design et de marketing de l'industrie pour transformer ses produits culturels en redoutable soft power, c'est-à-dire en pouvoir de séduction commerciale et d'influence internationale.
Son étonnante réussite culturelle nous en dit long sur la Corée : ses traditions, son énergie créatrice, son goût pour la liberté mais aussi ses doutes et ses carences, qu'il s'agisse de son obsession consumériste, des disparités sociales grandissantes ou du problème lancinant de la division avec la Corée du Nord, menaçante, absolutiste et nucléaire. Mais l'intérêt de la vague coréenne, c'est aussi qu'elle permet de dresser un portrait en creux de la mondialisation qui s'est imposée à nos modes de vie et qu'elle a tant contribué à forger : frénésie consumériste, nouveaux codes générationnels, addiction numérique et hybridation accéléré qui bouscule l'ordre culturel dominé jusqu'ici par l'Occident.
A partir de nombreux exemples et de références précises, qui pourront intéresser les passionnés comme les néophytes, cet ouvrage se focalise sur trois points de vue : la vague coréenne comme exemple de soft power, comme miroir de la Corée contemporaine, et comme vecteur de la mondialisation culturelle.