Lettres d'une femme libre
La liaison de Marie d'Agoult avec Franz Liszt dont elle a eu trois enfants (la plus connue, Cosima, a épousé Richard Wagner) illustre la saga des amours romantiques à l'instar de celle de George Sand et de Frédéric Chopin. Mais Marie d'Agoult (1805-1876) s'impose surtout à la postérité comme l'une des trois grandes intellectuelles du XIXe siècle, aux côtés de Germaine de Staël et de George Sand.
Journaliste, historienne, romancière, essayiste, à travers articles et livres, elle a défendu l'idéal républicain de la démocratie, revendiqué l'égalité des sexes, le droit des femmes à l'éducation ; elle s'est aussi attachée à promouvoir l'éclosion d'une identité européenne.
Les plus grandes personnalités de son temps se sont pressées dans son salon, qu'elles soient politiques, littéraires, artistiques, françaises et étrangères (Eugène Sue, Vigny, Lamartine, Ingres, Littré, Michelet, Renan, le prince Napoléon, etc.).
Épistolière féconde, analyste aussi judicieuse qu'implacable des mœurs de son époque, souvent dotée de prescience, Marie d'Agoult a laissé des lettres qui témoignent de la force de ses amitiés, de ses engagements courageux, de son discernement sur les événements de son temps, secoué en France par une succession de régimes politiques, et à l'étranger par les unifications de l'Italie et de l'Allemagne.
Ce florilège de lettres, publié à l'occasion du cent-cinquantième anniversaire de sa mort, met en lumière les nombreuses facettes de son fort caractère et la diversité de ses talents.