Radio : nom féminin, mondes masculins
Le micro est-il fait pour les femmes ? Les femmes ont-elles une voix trop criarde dans le poste ? Est-ce que les hommes coupent plus facilement la parole aux femmes ? Cet ouvrage étudie la place des femmes dans les émissions radiophoniques françaises et les rapports de domination qui s’y exercent.
« On the radio, whoa oh oh », Donna Summer, 1979
Média du quotidien qui existe depuis plus de cent ans, la radio est omniprésente. Dans nos voitures, sur nos ordinateurs, dans les transistors (qui existent encore !), sur nos applis. Son ambiance nous enveloppe et se démultiplie : des émissions se réécoutent par podcasts, des reportages du bout du monde nous parviennent en direct et des matchs de foot sont toujours commentés en direct dans nos oreilles.
Or la radio demeure un territoire où s’entend principalement la voix des hommes. Ils en sont en grande majorité les invités, les animateurs, présentateurs et producteurs. Journalistes comme animatrices, les femmes sont présentes mais dans une proportion bien moindre. Pourquoi ?
Ce livre s’intéresse au dispositif radiophonique dans une perspective de genre, à travers l’étude de plusieurs émissions phares de la radio : La Matinale de France Inter, Les Auditeurs ont la parole, After Foot, La Table des bons vivants… C’est en tout plus de 189 heures de radio qui ont été décortiquées, pour essayer de comprendre en quoi, sur nos antennes, les femmes demeurent pour une grande partie inaudibles et comment des rapports sociaux de voix s’imposent et s’entendent dans le poste.