
Letizia Bonaparte - « C'est à ma mère que je dois toute ma Fortune » Napoléon
Letizia Bonaparte (1750-1836), née Ramolino, est bien plus que la mère de Napoléon et de ses sept frères et sœurs presque tous devenus ensuite des têtes couronnées. Veuve à 36 ans, elle a poursuivi avec opiniâtreté l’œuvre d’ascension sociale et politique entamée par son mari, Charles. Dans une Corse sens dessus dessous, elle s’est révélée le pilier de la famille. Des temps glorieux aux heures sombres de l’exil, « Madame Mère » a su consolider un clan hors-norme, calmant les disputes, s’accommodant de mariages manqués et de divorces pénibles, soucieuse des intérêts matériels des uns et des autres. C’est bien elle qui a rendu le miracle impérial possible. À Sainte-Hélène, Napoléon, cherchant dans son enfance les clefs de sa réussite, disait d’ailleurs : « C’est à ma mère que je dois toute ma Fortune. »
S’appuyant sur une solide documentation, dont beaucoup de correspondances familiales, Laetitia de Witt dresse un portrait de son aïeule dépouillé des oripeaux d’une légende simpliste cantonnée au célèbre « pourvou que ça doure ». Elle donne chair avec sensibilité à une femme « belle comme les amours », ardente et réaliste, imperturbable devant la gloire et la richesse comme devant le désastre et la maladie.