
Un pari de milliardaires
Un recueil de nouvelles en partie indisponibles du maître américain de l'humour
L'employé d'une société de courtage américaine, arrivé à Londres sans un sou et sans relations, se voit confier par deux frères milliardaires un billet à ordre d'un million de livres. Il ignore qu'il a fait entre eux l'objet d'un pari : parviendra-t-il à vivre un mois sur le crédit de ce billet impossible à encaisser sans être aussitôt suspecté de vol ou d'escroquerie ? Se faisant passer pour un millionnaire, le jeune homme parvient à vivre à crédit, s'habille chez un tailleur de luxe et s'installe dans un palace sans bourse délier. Sa réputation fait ainsi le tour de la ville : il est bientôt invité à dîner chez l'ambassadeur des États-Unis et s'éprend d'une jeune femme... qui n'est autre que la fille d'un des deux magnats.
Tel est le point de départ d'
Un pari de milliardaires
, longue nouvelle initialement parue en 1892 dans le
Daily Tribune
de Chicago. Elle est suivie de treize autres, dont une " Pétition à la reine d'Angleterre ", dans laquelle Twain en personne réclame une détaxe sur ses droits d'auteur en raison de l'usure de son cerveau. Dans " La télégraphie mentale ", il rapporte des coïncidences survenues dans sa vie et imagine de codifier la télépathie à l'aide d'une science baptisée " phrénophonie ". Dans " Le courrier amateur ", un guide inexpérimenté, chargé d'accompagner quatre touristes américains de Genève à Bayreuth, multiplie les bévues et finit par expédier leurs bagages à... Zurich. " Cannibalisme en voyage ", enfin, rapporte le récit d'un voyageur qui, bloqué dans un train enseveli sous la neige en 1853, n'aurait survécu qu'en tirant au sort les candidats volontaires à un repas cannibale... avant d'apprendre que l'homme était un membre du Congrès devenu fou !
Ces récits posent, sur la société américaine et européenne du XIXe siècle finissant un regard perspicace teinté d'ironie. La satire, la langue savoureuse et l'art de conteur de Twain y font mouche à tout coup.