
Amarynthos I - Décret du Peuple d'Érétrie pour des magistrats militaires dans l'Artémision - Enquête sur le développement des honneu
L'ouvrage présente l'édition – avec traduction et commentaire – d'une stèle inscrite découverte en 2019 dans le sanctuaire d'Amarynthos près d'Érétrie, sur l'île d'Eubée en Grèce. Cette stèle en question, quoiqu'assez gravement mutilée, est la seule inscription qui, à ce jour, fasse expressément mention du toponyme d'Amarynthos et de son hiéron. Elle apporte ainsi la preuve définitive que le site exploré par les archéologues suisses doit bel et bien être identifié au sanctuaire si longtemps recherché d'Artémis Amarysia.
Cette stèle, datée aux alentours de 300 av. J.-C., appartient à une catégorie de décrets honorifiques qui n'était pratiquement pas représentée jusqu'ici en Eubée : le décret qu'elle porte récompense un collège de cinq magistrats de la cité. Le texte inédit renseigne sur l'histoire extrêmement complexe de l'Eubée à l'époque des Diadoques (323–278 av. J.-C.), c'est-à-dire à partir de la mort d'Alexandre jusqu'à l'établissement des grands royaumes hellénistiques. Plusieurs questions controversées se voient éclairées d'un jour nouveau, comme la contribution d'Érétrie à la reconstruction de la ville de Thèbes ou tel épisode de la carrière politique du philosophe érétrien et homme d'État Ménédème. Un tableau chronologique détaillé permet au lecteur de replacer toutes ces péripéties dans le cadre de la "grande' histoire méditerranéenne pendant près de cinquante ans.
Trois substantiels appendices visent, d'une part, à restituer à Amarynthos quelques pierres errantes probablement arrachées jadis aux ruines du sanctuaire, d'autre part à faire le point sur la géographie historique de ce tronçon de la côte eubéenne, afin de comprendre pourquoi le hiéron d'Amarynthos – à la différence d'autres sanctuaires situés dans l'espace urbain – fut apparemment épargné lors de l'attaque des Perses en 490 av. J.-C. contre la cité d'Érétrie.