Mariquita
Voici un récit étonnant de la part d'un écrivain et poète suisse, puisqu'il se déroule dans la forêt primaire vénézuélienne. Carl Spitteler n'y a jamais mis les pieds. Originellement parue en 1880 en feuilleton dans le Bund, cette histoire aussi tragique que cruelle est celle des amours contrariées entre son narrateur, l'officier espagnol don Rodrigo, et l'héroïne, Mariquita, une jeune Indienne qui s'éprend de lui après qu'il l'a défendue contre la belle doña Inez, une vaniteuse señora créole.
L'auteur, alias le " traducteur " de l'espagnol Carl Spitteler, met à profit ce cadre exotique et terrifiant, grouillant de bêtes féroces, pour s'attaquer avec une subtile ironie au racisme et au colonialisme de l'époque, égratignant au passage le clergé catholique...
Ce récit est totalement inédit en français. Il est postfacé par Stefanie Leuenberger, spécialiste de l'oeuvre protéiforme de Spitteler (lire Spitteler, un idéaliste très réaliste, Infolio, 2019), et traduit par Patrick Vallon (voir aussi Le Lieutenant Conrad, Infolio, 2024).