![Léguer sans fils, hériter sans père - Transmission et légitimation du pouvoir chez les cardinaux du Quattrocento](https://images.centprod.com/3025598207805/jEron2dEaELoz9awWGkYYb3bQU3hfB7a4RGdH8JB3qi6i_JuLTqSOQ-cover-large.jpg)
Léguer sans fils, hériter sans père - Transmission et légitimation du pouvoir chez les cardinaux du Quattrocento
La pourpre en héritage : une histoire des dynasties de cardinaux au Quattrocento
Les cardinaux se conforment de plus en plus au Quattrocento à un mode de vie princier, dans lequel l’hérédité est la règle. Toutefois, ils sont soumis au célibat ecclésiastique qui leur interdit de transmettre leurs pouvoirs et leurs richesses à d’éventuels enfants. En outre, le patrimoine qu’ils se constituent est principalement composé de dignités, de bénéfices et de biens de l’Église qui sont en théorie inaliénables. Face à cette tension, les sénateurs de l’Église parviennent à contourner la norme en mettant en place des stratégies de transmission élaborées. Ils héritent bien souvent du cardinalat et de biens ecclésiastiques d’un de leurs parents et réussissent à les léguer à leur tour. À l’inverse, les aspirants à la pourpre et les nouveaux venus dans le Sacré Collège s’appuient, lorsqu’ils en ont l’occasion, sur ces relations de parenté pour légitimer leur position sociale. Ces successions de cardinaux appartenant à la même famille aboutissent à la création de dynasties cardinalices qui se multiplient à partir de la seconde moitié du XVe siècle. La figure du cardinal lignager connaît alors son apogée avant de s’éclipser largement avec la réforme tridentine.