Nez - La revue olfactive - N° 18
" Nuance ", " palette "," éclat ", mais aussi rose, vert, muscs blancs ou bois blonds : le vocabulaire du peintre est volontiers utilisé pour décrire les odeurs, et les marques elles-mêmes empruntent souvent des noms de couleur pour baptiser leurs parfums, de Bleu de Chanel à Black Opium d'Yves Saint Laurent, en passant par Gris Montaigne de Dior ou Habit rouge de Guerlain.
La vue, sens prépondérant dans notre rapport au monde, a une influence considérable sur notre perception olfactive. Certains d'entre nous voient d'ailleurs apparaître des couleurs lorsqu'ils sentent, et vice versa.
Cette synesthésie a-t-elle une explication physiologique ? Dans les parfumeries et sur les réseaux sociaux, certains coloris de flacons attirent-ils plus que d'autres l'œil des consommateurs ? Comment s'y prend-on pour maîtriser la teinte d'un produit dans le temps ? Existe-t-il dans la nature des correspondances entre la teinte et le parfum d'une plante ? Par ailleurs, en quoi la couleur de peau ou de cheveux des individus suscite-t-elle encore des préjugés sur leur odeur, ou influence-t-elle leur place dans l'industrie ? La couleur des odeurs nous en dit bien plus que ce que nos yeux nous laissent croire...