Aubades
Une aubade, un poème lancé aux premières lueurs du jour, c’est ce que sont ces proses, chant du promeneur qui se perd sur le chemin et hors de lui. Chaque matin, l’auteur gravit la butte au centre du village, lieu dont il assure l’ouverture et l’entretien, cerclé d’arbres et peuplé d’oiseaux. Dans la lenteur de l’aube, le réveil du monde s’y fait visible et invite à l’émerveillement, l’oubli de toute notion de soi, d’effort et de destination. Car il faut marcher, ressentir, prendre le temps, revenir sur ses pas, mettre toute la grâce du monde dans des gestes vains pour mesurer la folle et glorieuse vacuité de toute chose. Cette méditation fait de la routine une joie, prodigue les leçons infinies qu’offre un même lieu lorsque l’on sait éprouver sa présence.