Râbi'a de feu et de larmes
De Rabi‘a al-Adawiyya, première sainte, mystique et soufie de l’Islam, l’histoire n’a retenu que quelques dates et évènements. D’origine très pauvre, situation dont elle fera ensuite délibérément la règle et la chance de son existence terrestre, elle mène une vie d’extrême ascétisme qui lui attire, dans la Bassorah du premier siècle de l’Hégire, le respect de tous. Toute sa vie, elle scandera «ce qu’elle a à dire aux uns et aux autres, dans le langage aiguisé comme une lame qui est le sien, pour les délivrer, tous ces malheureux qui mendient les miettes de son festin secret, des nœuds qui les enserrent et les asphyxient.» Si les histoires légendaires ne cessent depuis de se multiplier, elle reste une figure majeure de la spiritualité dont Salah Stétié éclaire les fiévreuses méditations, prières incessantes et infinies : celles d’une athlète de Dieu.