La dictature bureaucratique - ou la bureaucrature
Chacun d’entre nous le constate dans sa vie privée, professionnelle ou dans l’espace public, une tendance à la bureaucratisation de nos vies est en cours. Elle se matérialise par une inflation de règles et de normes contraignantes, de protocoles à respecter, de mesures et de procédures à suivre. Même dans nos démocraties occidentales, réputées respectueuses des libertés individuelles, les administrations ont subtilisé, au nom de l’intérêt général, le pouvoir aux responsables politiques. Désormais, pour chacun de nos faits et gestes, nous devons suivre un protocole ou obtenir un permis auprès d’une administration, qui nous impose ses convictions, son rythme, ses codes, ses manières de faire et de penser. Nos existences s’en trouvent compliquées, voire entravées. En vérité, la légitimité de ce pouvoir bureaucratique est questionnable : il n’émane d’aucun processus électoral démocratique.
Le présent essai se veut une dénonciation de cette menace majeure encouragée par la complicité de représentants politiques assimilés avec le temps aux bureaucrates. Si nous ne faisons rien, le risque est grand que la dérive bureaucratique ne mène à une bureaucrature, une dictature des bureaucrates. L’enjeu est accru par le développement des technologies numériques, qui facilitent la collecte d’informations confidentielles, donc le contrôle de nos vies. Quels remèdes peut-on concevoir ?