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La galerie des glaces - Figures du perspectivisme dans l’anthropologie contemporaine

La galerie des glaces - Figures du perspectivisme dans l’anthropologie contemporaine

Auteur(s) Camille Chamois (A01)
Editeur(s) ZONES SENSIBLES



Ean : 9782930601526


Résumé : Le concept de « perspectivisme » a récemment fait l’objet d’un réinvestissement théorique massif dans le champ de la philosophie comme dans celui de l’anthropologie. Cependant, il n’est pas sûr que la notion y ait gagné en précision : au contraire, il semble qu’un simple effet d’homonymie lie désormais entre elles les différentes théories qui se revendiquent de cette appellation – ce qui obscurcit profondément la portée des débats qui portent sur cette question et animent depuis une vingtaine d’années. Le but de cet ouvrage est de proposer une synthèse de ces questions qui à la fois présente l’état des discussions en la matière, clarifie les enjeux conceptuels qui les sous-tendent, et propose une nouvelle lecture du perspectivisme, entendu non pas comme une « métaphysique indigène » mais plutôt comme un dispositif psychosocial qui structure et organise la capacité des agents à adopter le point de vue les uns des autres. En effet, depuis les premiers travaux d’Eduardo Viveiros de Castro consacrés aux Araweté, la notion de « perspectivisme » a été déplacée de son aire géographique de départ (Rane Willerslev, Magnus Course, Signe Howell, par exemple, l’utilisent dans d’autres domaines) ; et elle a également servie à caractériser, non plus un style cognitif particulier, mais le rapport de l’anthropologue à son objet d’étude – dans le cadre de ce que certains ont nommé une « contre- anthropologie » perspectiviste. Le premier objectif de cet ouvrage est de clarifier les différents cadres épistémologiques dans lesquels la notion intervient pour en préciser les enjeux et éviter les effets de parasitage du sens qui interviennent dans les débats contemporains. À partir du début des années 2000, le perspectivisme a également prétendu au statut de « métaphysique » ou d’« ontologie » locale. Dans cette voie, la conceptualité deleuzienne (« devenir intensif », « géophilosophie », « image de la pensée sauvage », etc.) ainsi que la généalogie conceptuelle qu’il propose (Leibniz, Nietzsche, Whitehead) ont été largement mobilisées. Cependant, cette reconceptualisation est-elle réellement pertinente et heuristique ? Le deuxième objectif de ce livre est de proposer une clarification conceptuelle susceptible de rendre la théorie perspectiviste opérante, à l’opposé de toute obscurité spéculative ; pour cela, il faut à la fois de préciser le sens de certaines notions deleuziennes mais aussi développer une approche non-deleuzienne du perspectivisme. Enfin, il est nécessaire de clarifier le statut ontologique du perspectivisme, c’est-à-dire la nature des phénomènes que ce concept est supposé décrire. En effet, s’il est courant d’affirmer qu’il s’agit d’une « métaphysique » ou d’une « ontologie », le sens même de ces termes demeure ambigü – et sont parfois utilisés comme de simples synonymes de « culture » ou « cosmologie ». Faut-il alors couper le perspectivisme de toute assise psychologique ou cognitive ? Si les champs du tournant ontologique de l’anthropologie, d’une part, et de l’anthropologie cognitive, d’autre part, n’ont que peu communiqué ces dernières années, cet ouvrage en proposer une synthèse afin de préciser quelle est la nature du « perspective-taking », ce phénomène d’adoption du point de vue d’autrui qui est à la fois très communément invoqué et en même temps largement sous-déterminé.

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