Le Mépris de la vie & Consolation contre la mort
Le prochain Docteur aux Droits signe alors un monumental
ouvrage de 400 pages, composé d’un entassement
de sonnets qu’entrelardent assez erratiquement de
longs morceaux de bravoure pieuse (prières, oraisons,
odes et syndérèses – il aime les syndérèses !) qui sont à
vrai dire plus pesants (étouffe-chrétiens) que propres à
magnifier son talent (n’étaient certaines laisses exemplaires
qu’on lira dans le choix subséquent). Mais il faut
considérer cet amas – sorte d’encyclopédie très modernement
construite, baroque dira-t-on – pour ce qu’il est
sans doute : le témoignage d’une urgence autant que la
preuve d’une frénétique inspiration juvénile. Il n’est pas
étonnant, alors, de lire dans ces poèmes la détestation
d’un homme jeune pour la prochaine décrépitude de
son corps, qu’il va « illustrer » jusque dans les détails les
plus épouvantables de cette avanie promise !