Apologie de Galilée
Depuis toujours, Campanella cherche à promouvoir un « aggiornamento » de la philosophie catholique: un mariage entre théologie, philosophie platonicienne et science contemporaine. C'est qu'il est parfaitement conscient que la science aristotélicienne a fait son temps, et qu’il est urgent d’ouvrir les fenêtres.
Depuis au moins 1608, il est en correspondance avec Galilée (qui ne lui répond jamais directement). Sans être lui-même un copernicien, il est convaincu de la caducité d’Aristote. Lorsque, en 1616, les enquêtes de l’Inquisition commencent contre Galilée, le Cardinal Caetani, membre de la commission, se tourne vers Campanella pour connaître son opinion (un prisonnier de l’Inquisition consulté par un cardinal de la Commission de l’Index!). En réponse, il adresse à Caetani cette Apologia où il établit, dans la forme d’une disputation scolastique, que la nouvelle philosophie de Galilée non seulement ne contrarie pas l’Ecriture, mais qu'elle répond même mieux au besoin d’une philosophie naturelle authentiquement chrétienne. L’ouvrage sera imprimé en Allemagne dès 1616 et diffusé dans toute l’Europe.